APPENDICITE
L’appendice iléo-caecal est plus fréquemment appelé « appendice ». Il s’agit d’une structure en forme de doigt de 5 à 10 cm de long et d’1/2 cm de large, reliée au colon ou gros intestin dans la partie inférieure droite de l’abdomen.
Il n’a pas de rôle dans la digestion et son ablation est sans conséquence sur le fonctionnement de l’intestin.
Par contre, il s’agit d’un organe lymphoïde, au même titre que les amygdales et les ganglions, et il joue un rôle de protection contre les infections.
L’appendicite
C’est une infection de l’appendice due aux nombreuses bactéries présentes dans l’intestin et qui peut être favorisée par des selles qui se bloquent dans l’appendice.
Au début, l’appendice est augmenté de volume et sensible, puis il peut former un abcès avec du pus et/ou se perforer et se vider dans l’abdomen, entraînant une péritonite. L’infection peut diffuser à tout l’abdomen et au sang (septicémie), mettant alors en danger la vie de l’enfant.
C’est la principale cause de chirurgie en urgence chez les enfants. Elle se manifeste le plus souvent par des douleurs abdominales inférieures droites, une légère fièvre, des vomissements. A un stade plus évolué, l’abdomen peut être tendu et très douloureux, la fièvre élevée, et l’enfant très fa tigué.
Bien que fréquente, l’appendicite n’est pas facile à diagnostiquer avec certitude car d’autres maladies peuvent donner les mêmes signes chez les enfants : infection urinaire, gastro-entérite, infection virale, infection pulmonaire… C’est pourquoi des examens complémentaires (échographie et analyses sanguines) sont souvent utiles pour préciser le diagnostic.
Pourquoi cette intervention ?
L’intervention a pour objectif de retirer l’appendice malade et de nettoyer la zone de l’infection pour éliminer les bactéries.
Existe-t-i l d’autres possibilités ?
Un traitement antibiotique peut être choisi pour traiter de façon efficace certains types d’appendicites aigues. Le chirurgien le propose aux parents quand il est possible.
L’intervention
Elle se déroule sous anesthésie générale, après 6h de jeun en l’absence d’urgence extrême.
Plusieurs voies d’abord sont possibles : voie coelioscopique (réalisée en introduisant dans l‘abdomen une caméra et plusieurs instruments à travers des petites incisions) ou voie classique (une cicatrice dans la partie basse à droite de l’abdomen.)
La voie d’abord est choisie par le chirurgien en fonction de son habitude, de l’âge, du sexe et de la corpulence de votre enfant, de la position de l’appendice et du degré d’infection. Il arrive parfois que les deux méthodes soient utilisées simultanément.
L’appendice est lié à sa base puis enlevé. La région est nettoyée avec du sérum physiologique. Un drain peut être laissé en place pour laisser s’écouler des sérosités en cas d’infection importante.
L’appendice peut être détruit par l’infection ou inextirpable. Dans ce cas l’intervention consiste en l’évacuation de l’infection (pus) et au nettoyage de la région.
Dans certaines situations une sonde urinaire est mise et laissée en place pour faciliter l’évacuation et mesurer la quantité d’urines.
En cas de vomissements, une sonde peut être laissée dans l’estomac quelques jours, jusqu'à une reprise de la motricité digestive, souvent objectivée par la présence de gaz (pets) ou de selles.
Suites habituelles
Votre enfant est hospitalisé pour une durée variable en fonction du type d’appendicite.
-appendicite simple
La réalimentation reprend le jour même.
Un traitement contre la douleur est donné ainsi que des antibiotiques. Ces traitements peuvent être donnés par la bouche si l’alimentation se passe bien. Ils sont poursuivis à la sortie.
La sortie est autorisée au 2° jour post-opératoire.
Les critères de sortie sont : alimentation bien tolérée ; reprise des gaz ; douleur limitée ; enfant se déplaçant seul.
-appendicite compliquée
Un traitement antibiotique est poursuivi après l’intervention par voie intraveineuse.
La réalimentation est différée au lendemain
Un traitement contre la douleur sera prescrit.
Des vomissements peuvent être observés les premiers jours.
S’ils ont été mis en place, le drain et la sonde urinaire seront enlevés en fonction de leur débit entre le 1er et le 3ème jour postopératoire.
Les fils sont résorbables : il n’est donc pas nécessaire de les faire retirer.
Les pansements sont imperméables : la douche est autorisée. Votre enfant pourra prendre un bain au 10e jour post-opératoire et les pansements pourront alors être décollés.
L’alimentation est normale (mais raisonnable)
La convalescence est d’une semaine et l’arrêt des activités sportives de 2 semaines.
Un traitement antibiotique et contre la douleur est prescrit selon les cas.
Les éléments suivants devront être surveillés à domicile : fièvre, douleurs, tolérance alimentaire, transit intestinal, état général.
Une consultation post-opératoire avec le chirurgien est prévue un mois après l’intervention.
Risques et complications
Toute intervention chirurgicale comporte un certain nombre de risques et complications.
Le chirurgien peut se trouver en face d’une découverte ou d’un événement imprévu nécessitant des actes complémentaires ou différents de ceux initialement prévus, voire une interruption du protocole planifié.
Certaines complications sont liées à l’état général de votre enfant et à l’anesthésie ; elles vous seront expliquées lors de la consultation préopératoire avec le médecin anesthésiste et sont possibles dans toute intervention chirurgicale.
Risques liés au geste opératoire :
- Pendant l’intervention :
Saignement excessif nécessitant une transfusion
Blessure d’un organe de voisinage (intestin, vaisseaux notamment) nécessitant une réparation
- Après l’intervention :
Saignement nécessitant une réintervention en urgence
Infection du site opératoire ou de la cicatrice
Cicatrice disgracieuse
Occlusion intestinale due à des adhérences post-opératoires et post-infectieuses parfois plusieurs années après l’intervention et pouvant nécessiter une réintervention.
Ces complications sont rares, mais justifient de ne pas opérer les enfants "pour rien" ou de façon "préventive".